Vous trouverez ci-dessous des résumés ou analyses d’articles et de livres , sélectionnés au hasard des recherches bibliographiques de l’équipe éditoriale. Une simple façon de rappeler l’importance de se tenir au courant des travaux réalisés ici et ailleurs, sans oublier de les lire avec un esprit critique parfaitement affûté !

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Grolms J., 2025. Toutes les traces des animaux d’Europe, Identifier et interpréter traces et indices, Delachaux et Niestlé, Paris, 816 p., ISBN: 978-2-603-03005-9, € 65.

Joscha Grolms s’est lancé dans un projet ambitieux. Rédiger un guide d’interprétation des traces d’animaux n’est pas une mince affaire et vouloir traiter toute la faune sauvage européenne mérite tout notre respect. Ce guide de référence, le plus complet des traces et des habitats, s’adresse à tous les naturalistes intéressés par le sujet, qu’ils soient débutants ou experts. L’ouvrage débute par une  introduction approfondie qui rappelle les principes de base de l’interprétation des empreintes et des allures. L’auteur traite ensuite principalement des mammifères. La biologie de chaque espèce est décrite dans une fiche détaillée et illustrée avec les traces et indices caractéristiques. Les traces sont illustrées par plus de 1100 photos et  500 dessins accompagnés d’un descriptif précis. Les dimensions des empreintes sont également mentionnées. Pour les espèces couramment confondues, des comparatifs d’empreintes en grandeur nature permettent de lever les doutes. Oiseaux, reptiles, amphibiens, insectes et invertébrés communs sont également abordés. Par son approche moderne et pédagogique, cette nouvelle publication remplace aisément L’encyclopédie des traces d’animaux d’Europe de Luc Chazel et Muriel da Ros, publiée pour la première fois en 2002 chez le même éditeur.

Walter Belis

Guillemain M., 2025. Les enjeux de l’oie, dynamique de population et gestion adaptative,  Éditions Quae, Versailles, 108 p., ISBN 978 2 7592 3988 7, € 18.

Bien que cela ne soit pas mentionné dans le titre, l’image sur la couverture suggère que ce livre parle de l’Oie cendrée, dont les enjeux sont considérables. Cette oie fut encore migratrice et menacée dans les années 1950. Aujourd’hui, elle surabondante, de sorte qu’elle cause des nuisances importantes, en particulier dans le nord de l’Europe, où l’essentiel de sa population, devenue sédentaire, est concentrée. Les actions de conservation entreprises pour la protéger initialement, le changement climatique et l’intensification de l’agriculture ont eu des conséquences inattendues: en quelques décennies, la géographie et le calendrier de cette espèce ont été bouleversés. Dans certains pays, des mesures de destruction sont appliquées, suscitant l’incompréhension des chasseurs français qui préféreraient chasser les oies hors des périodes de chasses réglementées, ce que la directive européenne Oiseaux leur interdit. Dans cet ouvrage, Matthieu Guillemain retrace d’abord son évolution et il étudie comment on peut concilier la conservation de l’espèce tenant compte des contraintes juridiques et des risques en matière de biodiversité.

Walter Belis

Hooke R., 2024. Micrographie, Ou descriptions physiologiques de quelques corps très petits, effectuées à l’aide de verres grossissants, avec observations et investigations relatives, Éditions Klincksieck, Paris, 446 p., ISBN 978 2 252 04777 4, € 39,90.

Micrographia fut le premier ouvrage en anglais à publier des observations faites au microscope. Parmi les minuscules structures naturelles qu’il révéla pour la première fois, on trouve le dard d’une abeille, les plumes de paon, les pattes de mouches et d’autres insectes, la tête d’une mouche. Hooke n’a pas inventé le microscope et n’a pas été le premier à publier des observations faites à l’aide d’un microscope. Les microscopes ont été inventés environ 50 ans avant que Hooke ne commence ses observations, et Hooke s’est appuyé sur les premiers travaux réalisés avec des microscopes. Il en a popularisé l’utilisation des microscopes pour aider à l’étude systématique de la nature. Son but n’était pas de procéder à une description systématique d’un thème scientifique. Il voulait montrer la puissance d’observation de cet instrument qui révélait un monde nouveau, microscopique. La Royal Society fut le promoteur de cette modernité scientifique, que mettront rapidement à profit des chercheurs comme Marcello Malpighi, Jan Swammerdam, Antoni van Leeuwenhoek. Dans cette traduction les planches originales de Robert Hooke ont été reprises.

Walter Belis

Hugonnot V. & Chavoutier J. L., 2024. Les bryophytes de France (tome 2), Éditions Biotope/Publications scientifiques du MNHN, Mèze, 736 p., ISBN 978 2 36662 321 5, € 85.

Cet ouvrage, le second volume de l’encyclopédie des Bryophytes de France, traite des Pleurocarpes  ainsi que des Sphagnales. L’encyclopédie comptera au total 4 volumes. Pour ceux qui découvrent cette série, nous rappelons que les bryophytes sont des plantes terrestres thalloïdes ou feuillées non vascularisées. Après une introduction aux groupes traités dans ce volume, le lecteur trouvera un aperçu des espèces présentes en France et des clés de détermination lui permettant l’identification des espèces étape par étape. Chaque monographie illustrée comprend une description morphologique détaillée, la répartition de l’espèce en France, ses habitats ainsi que ses espèces compagnes. Des notes portant sur les risques de confusion avec des taxons proches, des conseils pour la reconnaissance sur le terrain et des rappels synonymiques sont insérés sous forme d’encart en fin de monographie. Ce deuxième volume présente 285 espèces: 249 espèces de Pleurocarpes et les 36 espèces du genre Sphagnum présentes en France. Le premier volume, paru en 2021, a fait l’objet d’une nouvelle édition disponible depuis décembre 2024.

Walter Belis

Læssøe Th. & Petersen J.H., 20252, Les champignons d’Europe tempérée,  Éditions Biotope, Mèze, 2 volumes, *** p., ISBN 978 2 3666 2330 7, € 135.

Les champignons d’Europe tempérée est l’un des guides mycologiques les plus complets jamais publiés. Il s’agit d’une traduction d’un ouvrage rédigé en anglais et en danois.  Avec plus de 7 000 photographies, cet ensemble somptueux en deux volumes couvre plus de 2 800 espèces de champignons présents dans la région. Incluant les agarics, bolets, chanterelles et morilles mais aussi des groupes plus méconnus tels que les cyphelloïdes, les discomycètes, les pyrenomycètes et les hystérioïdes, ce guide adopte une approche exceptionnellement large pour faire découvrir la diversité fongique. Toutes les espèces sont illustrées par une ou plusieurs photos et des informations sont fournies sur leur morphologie, leur écologie et leur répartition en Europe tempérée. De plus, plus de 1 500 espèces sont abordées comme espèces potentiellement ressemblantes. Les livres sont divisés en quatre-vingts « groupes morphologiques », chacun commençant par une roue d’identification innovante avec des photos de référence, des caractères distinctifs et des dessins des principales caractéristiques microscopiques essentielles. Les espèces toxiques et comestibles sont indiquées par un code couleur dans le texte.

Walter Belis

Le Driant F. & Ferrus L., 2025. Plantes de Méditerranée – de Banyuls-sur-Mer à Menton, Éditions Biotope, Mèze, 1072 p., ISBN 978 2 3666 23512, € 46,45.

Les mêmes auteurs ont publié en 2022 chez le même éditeur un ouvrage monumental et inégalé, Plantes de Montagne. Pour la rédaction de ce guide, consacré à la flore méditerranéenne de la France continentale, ils ont conservé la formule qui a fait le succès du premier guide. Ce livre est tellement accessible qu’il s’adresse à tous les passionnés de botanique, qu’ils soient naturalistes, photographes ou simples randonneurs passionnés de plantes. Il ne s’agit pas d’une flore classique qui nécessite une bonne connaissance de base et qui rebute les non-initiés. Les auteurs et l’éditeur ont opté pour une approche moderne de la botanique basée sur une iconographie exceptionnelle (5000 clichés) présentant 2200 espèces qui poussent dans la garrigue, les chênaies vertes, la sansouïre… avec des photos des détails anatomiques. Le guide offre comme complément pour les groupes difficiles des clés de détermination qui expliquent les risques de confusion et qui nous guident à l’aide de photos  montrant les détails qui font la différence.

Walter Belis

Leboucher G., 2024. Dans la tête d’un oiseau, Humen Sciences, Paris, 326 p., ISBN 978 2 3793 1585 5, € 21.

Dans cet ouvrage, l’auteur prouve que les hommes ne sont pas les seuls à pouvoir se dire intelligents, d’avoir des émotions et de disposer de la capacité de s’exprimer. Les oiseaux sont pourvus d’équipements sensoriels spécifiques et prélèvent, de façon sélective, certains indices porteurs de sens. Pour tirer le meilleur parti des ressources de leur environnement, beaucoup d’espèces se sont mises à migrer. Avec leur intelligence à eux, il se servent d’horloges et de calendriers et ils font le plein avant de partir. D’autres chapitres sont consacrés aux différents types de séduction, en particulier des chants et des cris, aux modes de reproduction, aux parades nuptiales. Un chapitre entier décrit la vie familiale. Cinquante pages sont consacrées aux diverses formes d’intelligences. Le chapitre consacré à la cohabitation ne concerne pas la vie en colonie, mais la coexistence de l’homme et des oiseaux dans un milieu partagé. Dans les quelques pages qui portent sur ce sujet, Gérard Leboucher arrive à la conclusion que nous devons absolument apprendre à cohabiter avec les oiseaux si nous voulons sauver la planète.

Walter Belis

Leraut P., 2025. Névroptéroïdes d’Europe, Névroptères, Trichoptères, Plécoptères, Mécoptères, Mégaloptères et Raphidioptères, N.A.P. Éditions, Verrières-le-Buisson, 446 p., ISBN 978 2 913688 47 6, € 87.

Ce guide propose un groupe d’insectes traditionnellement rangés dans les névroptères ou névroptéroïdes. Ces insectes se caractérisent par leurs quatre ailes allongées, de grandes dimensions et translucides et richement veinées. Les membres de ce superordre sont répartis en plusieurs ordres, dont les plus connus sont les Névroptères, les Mégaloptères et les Raphidioptères. Ils comprennent notamment des espèces telles que les fourmilions, ces insectes aux allures de libellules, qui ont un long abdomen et des ailes étroites, et le sialis de la vase, un insecte au long ‘cou’, qui vit toujours près de l’eau. Les névroptéroïdes occupent divers habitats tels que les forêts, les zones humides ou les prairies. Leur régime alimentaire varie selon les espèces, certaines étant prédatrices tandis que d’autres se nourrissent de nectar ou de débris végétaux. Ce guide, dans lequel l’auteur a sélectionné un nombre restreint par famille, traite du stade adulte des névroptéroïdes. Un millier d’espèces sont illustrées et décrites avec précision, avec des éléments de biologie — types de biotopes fréquentés, notamment pour les ordres à larves aquatiques. Dans quelques cas les genitalia sont aussi illustrés.

Walter Belis

Nouailhetas Simon R., 2025. Un loup, ça sert à quoi? Les rôles écologiques du loup en Amérique du Nord et en Europe, Delachaux et Niestlé, Paris, – 272 p., ISBN 978 2 603 03176 6, € 22,90.

Dorénavant, au lieu de prendre position pour ou contre le loup et de se lancer dans une polémique interminable et infructueuse, l’auteur se pose des questions sur le rôle écologique du loup. Le  loup, ce prédateur majestueux longtemps persécuté et repoussé, joue pourtant un rôle crucial dans nos écosystèmes forestiers européens. Sa présence est bien plus qu’une simple question de conservation. Il ne sert à rien de le considérer comme un intrus indésirable ou un braconnier incontrôlé. Le loup est, avec le lynx, un régulateur des populations de proies sauvages et un bienfaiteur de la biodiversité.  Cela n’empêche pas le gouvernement français ou la Commission européenne de remettre en cause la protection du loup dans nos contrées. Le prétexte? La cohabitation avec les élevages, qui peut s’avérer être un défi. Sans dévoiler le contenu de cet essai, nous vous invitons à prendre connaissance des différents points de vue tranchés et de découvrir les résultats des études menées sur ce sujet, afin de vous construire vous-même un avis. L’exercice est plus compliqué que prévu car la problématique est plus complexe et plus nuancée que l’on voudrait vous le faire croire.

Walter Belis

Perrot J., 2025. Une vie pour la nature, Salamandre, Neuchâtel, 336 p., ISBN 978 2 8895 8586 1, € 19,90.

Julien Perrot est un biologiste suisse à qui nous sommes bien redevables. Ce passionné de nature fonde en 1983, à l’âge de 11 ans, la revue La Salamandre. Cette publication bimestrielle visait à faire découvrir la nature et à sensibiliser le public à l’écologie. Au fil des années, La Salamandre est devenue une référence dans le domaine naturaliste. La revue, qui s’adresse aussi bien aux adultes qu’aux enfants, est aujourd’hui complétée par La Petite Salamandre pour les 6-10 ans. ​Parallèlement à sa fonction de rédacteur en chef, Julien Perrot anime « La Minute Nature », une série de vidéos diffusées en ligne, où il partage sa passion pour la faune et la flore locales. Dans Une vie pour la nature  il nous fait revivre son parcours de naturaliste et les aventures qui ont influencé son engagement illimité en faveur de l’environnement. ​Le fondateur de la revue dirige 40 ans plus tard la Salamandre, une maison d’édition renommée dans le domaine de la nature. Dans ce récit autobiographique, il livre un témoignage authentique sur sa passion pour le vivant. Il nous incite à nous reconnecter à la nature fragile du monde qui nous entoure. Il apprend à un large public à observer la nature et  se rendre compte de  l’urgence de sa préservation. Si tout le monde apporte sa petite pierre à l’édifice, nous parviendrons à dépasser la crise écologique. À travers de nombreuses anecdotes surprenantes et des histoires vécues dans la nature, Perrot dresse un parallèle entre ses propres aventures au contact des animaux et des plantes et les défis auxquels notre société est confrontée.

Walter Belis

Planchat M., 2025. Agir pour la nature, balcons et terrasses, La Salamandre, Neuchâtel, 184 p., ISBN 978-2-88958-582-3, € 19,90.

Partant du constat que la nature peine à s’épanouir en ville malgré la présence de parcs urbains, ceux-ci ne suffisant pas à répondre aux besoins en nourriture et en abri pour la faune, ce guide invite chaque citadin à faire un petit geste pour favoriser un retour progressif de certaines espèces en ville. Les balcons, terrasses et rebords de fenêtres sont autant d’espaces susceptibles d’accueillir une étonnante biodiversité. Leur aménagement ne sera pas de trop et apportera un supplément de bonheur. Mathilde Planchat nous fournit d’abord des conseils d’aménagement qui sont faciles à exécuter. Elle propose une sélection de plantes qui apportent des couleurs, des saveurs, des senteurs mais qui sont aussi utiles pour les insectes et les oiseaux. La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux aménagements par espèces: un gîte d’hiver pour les papillons et les coccinelles, un abri pour les syrphes, un gîte pour les abeilles sauvages, une maison pour les bourdons, un nichoir pour le martinet noir, l’hirondelle de fenêtre, le moineau domestique, les mésanges, le rougegorge et, pourquoi pas, le faucon crécerelle.

Walter Belis

Prichvine M., 2025. Ginseng, la racine de vie, Éditions Corti, Paris, 136 p., ISBN 978 2 7143 1344 7, € 18.

Dans le monde littéraire russe, Michaël Prichvine est l’écrivain de la nature par excellence. Mais il est aussi philosophe à la manière de Thoreau, voyageur, témoin de son temps comme André Gide, bien que ce dernier s’intéressât plus aux idées qu’à la nature. Ginseng, la racine de vie paraît pour la première fois en 1933 et propulse l’auteur parmi les plus célèbres raconteurs d’histoires panthéistes. Diplômé en agronomie, Prichvine travaille comme journaliste militaire durant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il est employé en tant que publiciste, puis comme professeur à la campagne. Ses œuvres  sont pleines de poésie, d’une exceptionnelle finesse d’observation, et de descriptions de la nature. Pas un seul de ses contemporains soviétiques n’a su, comme lui, voir et entendre les arbres, les animaux, les oiseaux, comprendre leur langage. Prichvine n’étudie pas la nature ; il vit avec elle. En rupture totale avec les canons du réalisme soviétique de l’époque, Ginseng est une ode écologique et amoureuse émanant du cœur même de la taïga, un récit d’une rayonnante beauté servi par une langue pittoresque qui puise dans plusieurs dialectes et registres ethnographiques.

Walter Belis

Roeder G., 2025. Nature de science-fiction, comment des organismes vivants repoussent les frontières du réel, La Salamandre, Neuchâtel, 176 p., ISBN 978 2 88958 591 5, € 19, 90.

Peu importe que l’on considère les romans de Jules Verne comme de la science-fiction ou de la fiction scientifique. Ce qu’il décrit est parfois étonnamment proche de la réalité. Dans cet ouvrage, Gregory Roeder, professeur et docteur en écologie chimique, rassemble vingt récits stupéfiants et pourtant scientifiquement prouvés où des êtres vivants ont recours aux stratégies les plus incroyables pour se nourrir, vivre incognito parmi leurs voisins, tromper leurs prédateurs, assurer leur reproduction ou encore savoir qui ment ou pas. Dans ces 20 histoires, qui nous font penser à des scénarios aux frontières du réel et que nous avons l’habitude de rencontrer dans des romans ou des films de science-fiction, l’auteur transmet de façon compréhensible mais précise des informations à la pointe de la recherche. Vous y découvrez que, grâce à son savoir, une  guêpe utilise un virus pour contourner le système immunitaire de ses hôtes, que des plantes communiquant entre elles émettent de véritables sons… Chez le même éditeur, Roeder a publié précédemment avec le photographe Stéphane Hette Histoires naturelles (2022).

Walter Belis

Schall S., 2025. Champignons. Tous les savoirs, toutes les histoires, tous les pouvoirs, tous les espoirs, Éditions Plume de Carotte & Terre Vivante, Toulouse/Mens, 176 p., ISBN  978 2 38676 000 6, € 27.

Il existe une grande variété de champignons, aux couleurs et aux formes diverses. Certains sont comestibles, d’autres non, et leur identification peut parfois être délicate. Ils poussent partout sur notre planète, aux plus hauts sommets de l’Himalaya jusque dans les milieux humides. Ce livre n’a pas la prétention d’être un guide de détermination, ce qui est quasiment chose impossible car uniquement en France, on en a répertorié un peu plus de 27 000 espèces, et plus de 150 000 à travers le monde. Chaque année, plus de 1 500 espèces nouvelles sont découvertes. Ce livre tente d’éclairer tous les aspects du sujet. Comme le monde des champignons est une immensité encore trop peu explorée, il y avait du pain sur la planche. Cet ouvrage est conçu à la façon d’un réseau fongique, un système sous-terrain de filaments mycéliens qui parcourent le sol, l’enrichissent en matière organique, y piègent le carbone et apportent des nutriments aux plantes. Il est le résultat visible et concret d’un immense réseau fait de science, de cultures, d’expérimentations, de représentations, de dégustations… Un livre à déguster à la façon de Graines (prix Saint-Fiacre 2021) ou Arbres (prix Redouté 2023 et Coup de cœur du prix Émile Gallé 2023) des mêmes éditeurs.

Walter Belis

Schollaert V., 2024. L’intelligence des oiseaux, entre stratégies collectives & génie individuel, Rustica Éditions, 224 p., ISBN 978 2 8153 2198 3, € 14,95.

Cet ouvrage débute par quelques réflexions générales mais pertinentes. Comment un oiseau peut-il nous manifester son intelligence? Ressent-il la nécessité de le faire? Valéry Schollaert démontre dans cette publication qu’étudier l’intelligence des animaux en général, et des oiseaux en particulier, ne peut se faire que via l’observation de leur comportement. Heureusement, nous pouvons nous appuyer sur les travaux de Nico Tinbergen et Konrad Lorenz, abordés d’ailleurs par l’auteur. Schollaert fait la différence entre l’intelligence individuelle qui se manifeste dans les stratégies d’alimentation, les chants originaux, les cris et imitations, la nidification qui s’adapte à un nouvel environnement… et l’intelligence collective qui se traduit par les migrations, les parades nuptiales, les chants typiques et la communication par le plumage. Cette division entre intelligence individuelle et collective vaut aussi pour les humains. Autre point commun avec l’homme: des densités plus élevées entraînent plus de concurrence et par conséquent plus de pression pour trouver des solutions avant les autres. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour les éthologues et ornithologues.

Walter Belis

Tassin J., 2025. Sous les arbres, La Salamandre, Neuchâtel, 160 p., ISBN 978 2 8895 8590 8, € 19.

Intuitivement, au cours d’une promenade en forêt, vous avez probablement ressenti le pouvoir apaisant des arbres. En allant à la rencontre de ces êtres vivants et de leur force, vous pouvez entrer en contact avec un arbre en particulier. Dans Sous les arbres Jacques Tassin évoque les chemins boisés de son enfance. Il nous emmène également dans la jungle sauvage aux abords d’un volcan imprévisible ou sous la canopée luxuriante de la Réunion, le lieu par excellence pour passer à l’écoute de la forêt. L’auteur a le don de parler des arbres de façon personnelle et sensible sans s’éloigner de la rigueur scientifique. Ses  réflexions philosophiques profondes et touchantes à la fois, invitent le lecteur à jeter un autre regard sur ces habitants de la forêt qu’il côtoie dans ses travaux scientifiques et dans ses promenades forestières. Bien qu’ils grandissent et vieillissent moins vite que nous-mêmes, les arbres sont soumis à la même temporalité. Ils ont les racines ancrées dans le sol et des branches qui s’élèvent vers le ciel. Jacques Tassin décrit comment ils ne cessent de tisser un lien entre la terre et le ciel.

Walter Belis

Van Duivendijk N., 2024. Identifier les oiseaux d’Europe, Delachaux & Niestlé, Paris, 1051 p., ISBN: 978 2 60303 042 4, € 135.

Nils Van Duivendijk est l’auteur de quelques ouvrages hautement spécialisés, dont l’Advanced Bird ID Guide – The Western Palearctic (2010). Ce tout dernier guide, contenant plus de 1000 pages, est le top en matière d’identification des oiseaux. L’’auteur a placé la barre particulièrement haut et donne un aperçu de toutes les caractéristiques importantes de chaque espèce et sous-espèce. Cet ensemble en deux parties est une combinaison du guide ornithologique classique et d’un guide d’identification. Chaque description d’espèce constitue en soi un court article d’identification. Il existe déjà beaucoup de matériel disponible pour ce genre de guides, mais la combinaison des deux volets est unique en termes de conception et de résultat. Cet ouvrage de référence offre à la fois l’aperçu clair auquel nous sommes habitués dans les guides de terrain, ainsi que des informations détaillées sur la mue, l’âge et le sexe. Ce guide contient plusieurs images d’oiseaux en vol ou posés et chaque photo est accompagnée de repères pratiques et de courts textes indiquant les principales caractéristiques. Les références à d’autres espèces et leurs comparaisons, directement apparentées ou non, confirment l’identification ou excluent une éventuelle confusion.

Walter Belis

Wauquiez S., Barras N. & Henzi M., 2025². L’École à ciel ouvert, Salamandre, Neuchâtel, 336 p., ISBN 978 2 889585 87 8, € 29,90.

Dans Émile ou l’éducation, Rousseau rendait l’élève attentif aux phénomènes de la nature. Ce livre reprend les idées du grand philosophe. Fini l’enseignement théorique, où l’enfant reste passif. Il faut que l’enfant cherche par lui-même les réponses. L’enfant doit en quelque sorte inventer la science. Le rôle du professeur est de susciter la curiosité et d’éveiller l’intérêt de l’enfant. Cet ouvrage servira à combler le déficit en nature des enfants. Le livre propose des tas d’activités qui permettront aux enseignants et aux parents d’accompagner l’éducation de leurs enfants en milieu naturel. Deux cent vingt activités pédagogiques créatives, conformes aux programmes scolaires et testées par plus de 170 enseignants, sont développées et clairement exposées. Une partie théorique rappelle en introduction les bienfaits de la nature pour les enfants tout en donnant toutes les recommandations pratiques pour des sorties en toute sécurité. Les activités sont classées par matières (français, maths, arts, histoire et géographie, éducation physique et sportive) et organisées autour de 45 thèmes. Cette seconde édition a été enrichie de 32 pages et de 20 activités pédagogiques.

Walter Belis

Weiβ F., 2025. Petit guide d’identification des oiseaux, Larousse, Paris, 128 p., ISBN 978-2-03-604506-4, € 15,99.

Dans ce guide d’identification joliment illustré de plus de 200 dessins ornithologiques, vous retrouverez 75 espèces d’oiseaux qui fréquentent nos jardins et qui sont faciles à repérer. Chaque illustration s’accompagne de légendes mettant en relief les principales caractéristiques de chaque espèce observée (anatomie, plumage, bec et pattes …). Comme dans toute chose, il faut de la pratique. En observant à l’œil nu les oiseaux du jardin, quelques particularités comme l’endroit où il se trouve, la grosseur de l’oiseau, la taille de ses pattes, la forme de son bec ou bien la couleur de son plumage … sont des indices d’identification importants. Un simple coup d’œil sur le bec d’un oiseau peut vous mettre sur la bonne voie. Un bec court et puissant indique un granivore (pinson, moineau), tandis qu’un bec long et fin vous orientera vers un insectivore (mésange, rougegorge). Enfin, les omnivores, comme l’étourneau ou bien le merle, combinent un bec gros et pointu. Cette modeste publication sera un outil précieux pour les ornithologues en herbe. Une fois que vous aurez suffisamment de connaissances de base, sachez qu’avec un peu plus d’expérience, les cris et les chants peuvent être de bons alliés pour identifier et reconnaître un oiseau invisible.

Walter Belis

Albouy V. & Ausset A., 2025. 50 Idées fausses sur les abeilles, Éditions Quae, Versailles, 152 p., ISBN 978-2-7592-4017-3, € 23.

Entomologiste, Vincent Albouy s’intéresse depuis près de trente ans aux insectes communs et à leur protection. Il est l’auteur de nombreux ouvrages grand public. Plutôt que de nous submerger d’une énorme quantité de données, l’auteur a choisi de dissiper certaines idées fausses. De cette façon, nous obtenons exactement les informations que nous souhaitons ou dont nous avons besoin. Nous associons immédiatement le mot « abeille » à l’abeille mellifère, qui est la plus connue et la plus populaire des abeilles. Mais il existe des milliers d’espèces d’abeilles différentes dans le monde. Ces 50 fiches illustrées de plus de 100 photos présentent la grande diversité des espèces d’abeilles et leurs conditions de vie, dans la ruche comme en liberté. Ce livre réfute des idées fausses ou des généralités abusives portant notamment sur la concurrence entre abeilles domestiques et abeilles sauvages, la dépendance des plantes à fleurs envers les abeilles et l’organisation sociale des colonies, tout en nous initiant aux mœurs méconnues des bourdons et des abeilles solitaires. Cet ouvrage, issu de l’expérience d’un praticien croisée avec la vision d’un entomologiste, apporte également un éclairage instructif sur l’apiculture.

Walter Belis

Bonnet S., 2025. Abeilles mellifères, le pari du réensauvagement.  De l’apiculture écologique à la libre évolution, Éditions Terre Vivante, 96 p., ISBN  978 2 36098 952 2, € 12.

Les abeilles font régulièrement la une des journaux et des médias, mais il s’agit généralement d’un cri d’alarme. Depuis 40 ans, les abeilles mellifères connaissent des surmortalités spectaculaires et un état de santé dégradé. Aux causes les plus connues de ce désastre (les pesticides et le parasite varroa) s’ajoutent des causes moins médiatisées qui viennent de l’apiculture elle-même. Dans une première partie de ce livre, Stéphane Bonnet enquête sur l’envers du monde apicole. Il passe en revue les idées reçues sur les abeilles mellifères et montre les impasses de l’apiculture productiviste et utilitariste. Dans la seconde partie, instruit par ses expérimentations de terrain et s’appuyant sur les récentes recherches scientifiques, l’auteur propose des solutions pour renforcer les capacités d’adaptation des abeilles comme l’apiculture darwinienne, voire le réensauvagement complet afin de tirer pleinement parti de la sélection naturelle. Bonnet montre que les abeilles peuvent – dans certaines conditions – se régénérer par elles-mêmes. Alors que le processus de domestication et l’exploitation intensive des abeilles font partie du problème, leur retour à la vie sauvage pourrait s’avérer la manière la plus efficace d’envisager leur protection. En offrant une autre vision de l’abeille mellifère, l’auteur aborde des sujets sensibles. Il s’interroge aussi sur l’apiculture qui se réduit souvent uniquement  à la production de miel au lieu de s’occuper de la protection des abeilles, en particulier de l’abeille noire.

Walter Belis

Chittka L., 2025. Voyage dans la tête d’une abeille, Éditions Quae, Versailles, 240 p., ISBN 978 2 7592 4089 0, € 25.

Il existe de nombreuses publications récentes sur l’intelligence des oiseaux, et le sujet fait depuis longtemps l’objet d’études approfondies. En ce qui concerne les insectes et en particulier les abeilles, on s’intéresse à leur comportement en tant que tel, mais les structures sous-jacentes qui rendent ce comportement possible ont rarement été étudiées. Les abeilles disposent de capacités incroyables pour organiser la vie dans la ruche et autour mais derrière cette société bien huilée se cachent des abeilles qui sont des individus uniques. Lars Chittka, chercheur de renommée internationale, a consacré sa vie à l’étude des abeilles mellifères et des bourdons. Il nous invite à découvrir leurs étonnantes compétences cognitives et leurs personnalités distinctes en nous immergeant dans le cerveau d’une abeille, organe vraiment minuscule mais d’une sophistication incroyable. Les abeilles sont capables de reconnaître des fleurs et des visages humains, d’utiliser des nombres et des outils simples. Elles disposent d’une  mémoire spatiale et sont en mesure d’anticiper. L’auteur nous apprend que les abeilles semblent aussi dotées d’une forme de conscience, ce qui remet en cause l’éthique des recherches  dans les laboratoires.

Walter Belis

Brosset T., 2024. Les oiseaux menacés de France, Métive, La Crèche, 216 p., ISBN 978 2 371 09195 5, € 25.

Dans cet ouvrage, Thomas Brosset présente la liste rouge des oiseaux de France métropolitaine selon les dernières études publiées en 2016 par le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. L’auteur souligne que la moitié des espèces nichant en France – 145 sur 284 – sont considérées comme menacées. Cette liste rouge est gradée en cinq niveaux dégressifs en fonction du degré d’inquiétude suscité par la baisse des effectifs. Elle évolue de ‘en danger critique’ à ‘quasi menacé’, en passant par ‘en danger’, ‘vulnérable’ et finalement ‘de préoccupation mineure’. La situation peut parfois rapidement changer. Pour chaque espèce, des flèches indiquent l’évolution des effectifs en plus d’une fiche signalétique qui fournit des informations sur la nourriture, la nidification, la voix, le comportement, la répartition et qui contient une brève description. Un pictogramme indique la ou les menaces: pesticides, destruction de l’habitat, réchauffement climatique…  Cette publication se limite à un bilan de santé des oiseaux nicheurs. Il se peut qu’une espèce voie ses sites de nidification se dégrader, tandis qu’elle continue à hiverner ou transiter en Métropole.

Walter Belis

Broussaud-Le-Strat F., 2024. Plantes de la plaine côtière de Guyane, savanes, bords de mer et lisières forestières, Éditions Biotope, Mèze, 454 p. ISBN 978 2 36662 303 1, € 40.

La Guyane française, destination de vacances par excellence, est, avec plus de 7000 plantes répertoriées, incontestablement aussi un haut lieu de la biodiversité planétaire. Bien évidemment les forêts denses qui couvrent le plateau des Guyanes demeurent inaccessibles pour le commun des mortels mais il existe une frange côtière qui possède une identité bien particulière et différente de la forêt vierge. Le long du littoral, on trouve une diversité de milieux naturels très originaux: savanes, savanes-roches, forêts sur sables blancs, mangroves, marais, forêts littorales…  Chaque milieu abrite une végétation particulière. Ce livre, abondamment illustré de nombreuses photographies très didactiques, présente les différents milieux et la flore qui les compose. Ce sont près de 700 taxons (espèces, sous-espèces et variétés) qui sont présentés dans ce magnifique ouvrage. Ce guide s’adresse aussi bien aux Guyanais qui s’intéressent au patrimoine naturel de leur région, qu’aux passionnés de plantes tropicales et aux botanistes, qu’ils soient débutants ou confirmés, aux enseignants, aux  étudiants et aux naturalistes.

Walter Belis

Collectif, 2025. Les petits livres de la nature :  Oiseaux des lacs, Salamandre, Neuchâtel, ISBN978 2 88958 585 4, 65 p., € 6,90 ;  Abeilles et guêpes, Salamandre, Neuchâtel, ISBN 978 2 88958 583 0, 106 p., € 6,90 ; Fleurs des montagnes, Salamandre, Neuchâtel,  ISBN 978 2 88958 584 7, 72 p., € 6,90.

Ces petits guides, dont le nombre de pages varie selon le titre, ont le prix et la qualité en commun. En ville comme à la campagne, les plans d’eau offrent l’occasion d’observer une grande diversité d’oiseaux. De la rive, vous y observerez des espèces connues de tout le monde mais vous y découvrirez aussi des hôtes de passage. Ce petit guide décrit une trentaine d’espèces. Un autre guide est consacré aux insectes qui ont la réputation de nous piquer et qui sont méconnus, incompris, voire souvent carrément détestés. Vous apprendrez dans cette publication qu’il en existe de toutes les couleurs et que tous les insectes de l’ordre des hyménoptères ne sont pas forcément offensifs. Ces insectes jouent plusieurs rôles écologiques indispensables: ils comptent parmi les pollinisateurs les plus importants, limitent les populations d’autres insectes et servent de nourriture à une multitude d’animaux. Vous les découvrirez dans ce guide et vous mettrez de côté vos idées reçues. Le troisième guide est consacré aux fleurs de montagne. Les plantes y sont soumises à des conditions météorologiques extrêmes. Pour y faire face, elles adoptent des stratégies astucieuses. Grâce à cette modeste publication, vous apprendrez à identifier par la couleur les espèces les plus emblématiques et spectaculaires de nos montagnes. Ces trois guides, destinés aussi aux débutants, sont magnifiquement illustrés et rédigés par une équipe de spécialistes.

Walter Belis

Couplan F., 2025. Les plantes et leurs noms, étymologies insolites, Éditions Quae, Versailles, 227 p., ISBN 978 2 7592 4050 0, € 32.

François Couplan est un scientifique renommé dans son domaine et auteur de nombreux ouvrages. Son dernier livre est idéal pour celui ou celle qui cherche à apporter une touche plus historique à ses connaissances sur les plantes. Dans l’introduction, l’auteur rappelle  que  l’homme a toujours ressenti le besoin de nommer les choses qui l’entourent, afin de pouvoir créer une relation avec elles. Les noms latins et vernaculaires peuvent être issus de nombreuses langues et sont inspirés de l’aspect (forme des feuilles, fleurs), l’odeur, la couleur, la saison de floraison, l’emplacement, les propriétés, etc. Mais ces noms cachent parfois des pièges. Couplan passe en revue les plantes sauvages et ornementales, les légumes, les condiments, les fruits et autres plantes d’usages divers. Ce livre est destiné aux amateurs comme aux professionnels désireux de petites histoires autour du nom d’une plante, ou qui désirent plus simplement connaître l’étymologie du nom d’une plante. L’ouvrage est illustré et chaque photo est accompagnée d’une petite note. Il est riche en informations de qualité et la bibliographie est étoffée. Cette 2e édition enrichie comporte une quarantaine de nouvelles plantes.

Walter Belis

De la Bigne Y. (Dir.), 2025. L’animal féministe, Éditions Alisio, Paris, 229 p., ISBN 978 2 37935 442 7,  € 19.

Dans notre société, les rôles assignés socialement et culturellement aux femmes et aux hommes sont régulièrement justifiés par ce qui serait soi-disant naturellement féminin et masculin. La biologie animale est alors appelée à la rescousse et la comparaison aux comportements des femelles et des mâles est alors convoquée. Les animaux mâles – comme les hommes – seraient généralement plus actifs, agressifs, compétiteurs, tandis que les femelles – comme les femmes – seraient plus prudentes, douces et maternelles. Ces comparaisons voudraient en somme démontrer qu’il existe des caractéristiques naturelles et universelles qui distinguent le comportement des femelles et des mâles tout comme ceux des femmes et des hommes. Mais d’où vient cette représentation communément admise des comportements des deux sexes chez les animaux ? Est-elle exacte ? Alors qu’on pensait les sociétés animales dominées par le pouvoir des mâles, nous découvrons que les femelles y jouent un rôle crucial dans la cohésion du groupe, l’éducation des petits, la transmission du savoir. Chez les abeilles et les fourmis, qui vivent dans une société matriarcale, les mâles jouent un rôle subalterne. Toujours chez les abeilles, le rôle de la reine est de pondre et c’est elle qui assure la stabilité de la ruche et qui choisit le sexe des œufs qu’elle pond. Dans L’animal féministe, treize spécialistes racontent le pouvoir des femelles dans les sociétés animales.

Walter Belis

Décarpentrie C., 2025. À la rencontre des insectes du potager et autres petites bestioles, Terre Vivante & Opie, Mens, 192 p., € 25.

Si vous observez de près votre potager, vous remarquerez la présence d’insectes, mais aussi de gastéropodes, d’arachnides… Parmi eux, il y a énormément de nuisibles potentiels. Pour les combattre, tentez de vous passer de tous les pesticides chimiques. Optez pour des solutions naturelles et ayez recours aux auxiliaires car la planète regorge d’insectes et animaux qui se feront un plaisir de les dévorer. C’est le principe du  cycle de la vie sur notre planète: tout le monde est utile. Ce livre vous apprend à regarder le potager autrement, à mieux observer et apprendre à identifier les petites bêtes qui s’y sont installées, à ne plus étiqueter les insectes comme ravageurs ou auxiliaires, comme à l’époque de Jean-Henri Fabre. Au total, 25 espèces sont présentées avec leurs cycle de vie, habitat, alimentation, amis/ennemis et leurs principaux représentants. Ce livre, magnifiquement illustré, s’adresse aux passionnés d’insectes, même débutants, et aux jardiniers désireux de mieux connaître et préserver la biodiversité dans leur jardin. De nombreuses photos et infographies facilitent la reconnaissance. Ce livre a été réalisé en coédition avec l’Opie (Office pour les insectes et leur environnement) qui apporte sa caution scientifique et enrichit l’ouvrage.

Walter Belis

Delaunay G., La meute, Delachaux et Niestlé, Paris,  64 p., ISBN 978-2-606-03049-3, € 19,90.

Cette bande dessinée n’est pas un plaidoyer ordinaire pour la protection du loup. Pour mieux comprendre les arguments de ceux qui défendent ce mammifère, il faut mieux comprendre son comportement. Grégory Delaunay, illustrateur naturaliste profondément engagé dans la protection de la faune sauvage en général, s’est voué à cette tâche. Bien qu’il se soit rendu régulièrement sur le terrain pour observer les loups, ce récit reste une fiction naturaliste, qui nous permet de suivre une meute. Magnifiquement illustrée, cette bande dessinée est accompagnée d’un court documentaire qui nous présente l’auteur et qui explique sa fascination pour cet animal qui fait toujours l’objet de diverses croyances. La BD nous raconte l’histoire d’un louveteau qui perd sa mère, la cheffe de la meute, tuée par un humain. Au sein de la meute se créent de vives tensions et le jeune loup est contraint de partir. Comment survivra-t-il sans aucune expérience, sans protection? Parviendra-t-il à trouver un nouveau territoire où il pourra s’installer? À la fin du récit, vous en saurez plus sur la lutte que doivent mener les loups pour survivre.

Walter Belis

Dierl W. & Ring W., 2025².Insectes de France et d’Europe, Delachaux et Niestlé, Paris, 240 p., ISBN 978 2 6030 3225 1, € 25.

Il existe peu de données précises concernant le nombre d’insectes connus ou recensés en France métropolitaine et les chiffres varient du simple au double. C’est la raison pour laquelle le zoologiste allemand Wolfgang Dierl, assisté de l’illustrateur naturaliste Werner Ring, a opté pour une anthologie des espèces européennes les plus représentatives de leur ordre. Ils ont réuni les libellules, sauterelles, blattes, punaises, coléoptères, abeilles et fourmis, papillons, mouches et moustiques, ainsi que les puces dans un seul guide de terrain. Les larves les plus remarquables sont regroupées en fin d’ouvrage. Dans le texte, Dierl donne une description détaillée de chaque espèce. Il précise l’habitat, la période d’apparition et les mœurs. Une clé de détermination permet de s’orienter parmi les principaux ordres d’insectes. Même s’il s’agit d’un aperçu, plus de 400 espèces parmi les plus courantes sont présentées, accompagnées de 500 dessins qui montrent l’aspect général et soulignent les détails distinctifs. Cette nouvelle édition a été mise à jour par Vincent Albouy. Vingt nouvelles espèces dont 11 espèces exotiques invasives (Frelon asiatique, Moustique tigre, Coccinelle asiatique…) ont été ajoutées.

Walter Belis

Dubois Ph. J. & Rousseau E., 2025. Ornithérapie, et si les oiseaux nous aidaient à aller mieux? Albin Michel, Paris, 270 p., ISBN 978 2 226 48974 6, € 17,90.

Lors de la dernière pandémie du COVID-19 en 2020, certaines espèces d’oiseaux se sont emparées des villes, alors dépourvues d’êtres humains. En effet, lors des confinements, les oiseaux ont passé plus de temps à l’intérieur et aux abords des zones urbaines. Les fauvettes et les moineaux sont les espèces qui semblent avoir le plus profité de ce répit. Néanmoins, quelques rapaces ainsi que plusieurs espèces de canards et d’oies ont également profité du ralentissement soudain de la circulation humaine pendant les premiers confinements. Cette anthropause a offert aux humains l’occasion d’observer le comportement des oiseaux. Ceux qui ne s’étaient jamais intéressés aux oiseaux se sont mis à se balader en pleine nature, armés de jumelles, d’un guide d’identification, d’un carnet à croquis et d’un appareil photo. Cette activité, que les Anglo-Saxons appellent birding ou birdwatching, s’est avérée bénéfique pour la santé. On pourrait l’appeler oiseau-thérapie. Philippe J. Dubois et Elise Rousseau s’en sortent mieux avec ornithérapie. Aux Etats-Unis, le birding ou birdwatching a évolué d’une activité réservée initialement aux observateurs fanatiques vers une activité thérapeutique qui se situe au carrefour de la sociologie et de la psychologique. Dans un monde de plus en plus exigeant et stressant, notre santé est constamment mise à rude épreuve. Il existe différentes méthodes de guérison et un retour à la nature peut en faire partie. Si ce n’était que les informations sur une nature menacée peuvent, à leur tour, susciter de nouvelles peurs. Chaque jour, nous entendons dire que la situation climatique et écologique se détériore. L’observation des oiseaux peut quand même nous apaiser et les auteurs, se basant sur leur longue expérience aussi bien scientifique que contemplative, le prouvent tout au long de cet ouvrage. L’ornithérapie s’avère être une réconciliation avec la nature et avec nous-mêmes. Des études scientifiques ont démontré que  la nature –  et les oiseaux en particulier – apportent une grande quantité de bénéfices pour notre santé psychique et physique. Auparavant, l’observation de l’avifaune était une activité pratiquée principalement par des professionnels ou des amateurs passionnés. Aujourd’hui, les termes birdwatching et birdwatcheurs ont été adoptés par la communauté francophone et s’appliquent à tous ceux qui pratiquent cette activité dans un contexte scientifique ou purement pour le plaisir, pour se détendre. Les auteurs nous apprennent à regarder et à écouter les oiseaux pour en tirer tous les bénéfices thérapeutiques.

Walter Belis

Duquet M., 2025. Les oiseaux des montagnes par la couleur, Delachaux et Niestlé, Paris, 128 p., ISBN: 978 2 6030 3215 2, € 15,50.

Marc Duquet s’est profilé comme le spécialiste de l’identification des oiseaux par la couleur. Parallèlement à la silhouette, la couleur reste le caractère le plus visible et – pour les débutants – le plus fiable. L’auteur aborde dans cet ouvrage toutes les espèces communes des montagnes de France et d’Europe. Cela implique qu’aucune connaissance préalable en ornithologie n’est nécessaire pour utiliser ce guide d’identification. Les oiseaux sont d’abord classés par type de silhouettes. Ceux qui présentent des caractères de couleurs communs sont traités ensemble afin de permettre des comparaisons directes et une identification sûre grâce à plus de 280 illustrations. Chaque oiseau fait ensuite l’objet d’une fiche technique synthétique (répartition, habitat, biologie, comportement) illustrée par une photographie de l’espèce dans son milieu naturel, et signalant les périodes et lieux les plus favorables pour l’observer. Ce guide  a été rédigé à partir d’une autre publication de Marc Duquet, Identifier les oiseaux par la couleur (Delachaux et Niestlé 2014, 2022), mis à jour et enrichi d’espèces strictement montagnardes. D’un format pratique et très maniable, ce petit guide d’identification peut aisément être emporté lors de chaque randonnée en montagne.

Walter Belis

Foster C., 2025. La sagesse des océans, Buchet-Chastel, Paris, 336 p., ISBN 978 2 283 03778 2, € 23,50.

Il est difficile de dater précisément la première forme de vie sur Terre mais, d’après les restes fossilisés retrouvés dans les roches sédimentaires, elle se situe il y a 3,8 milliards d’années dans les océans. La vie était alors exclusivement aquatique et le restera pendant près de 3,4 milliards d’années et les premiers végétaux terrestres apparaissent il y a environ 500 millions d’années. Les océans sont notre mémoire et notre avenir. Se basant sur ses innombrables plongées, effectuées partout dans le monde, Craig Foster nous invite à retrouver cette connexion avec nos sources en réfléchissant sur notre comportement face aux océans. Les océans nous apprennent à vivre en harmonie avec l’environnement Les océans nous nourrissent, nous dynamisent, alors que le monde et la technologie modernes semblent conçus pour nous dompter. Il ne faut jamais perdre de vue que les océans sont et resteront essentiels à la vie sur Terre et qu’il faut les ménager. Leur équilibre et leur santé sont indispensables à la survie et à la prospérité de toutes les formes de vie, humaines, animales et végétales. Ce livre inspirant nous donne de l’espoir. 

Walter Belis

Fouquet A., Courtois E.A. & Dewynter M., 2024. Atlas des amphibiens de Guyane, savanes, bords de mer et lisières forestières, Éditions Biotope, Mèze, 480 p., ISBN 978 2 36662 322 2, € 55.

Cette publication fait suite à l’ouvrage du même nom, publié en 2000 par le MNHN sous la direction de Jean Lescure et Christian Marty. Leur atlas fut le premier ouvrage traitant de tous les amphibiens de Guyane française. Il fut le résultat de plus de 30 ans de travail et il dressait l’état des connaissances réunies à l’époque. L’atlas de 2024 intègre les progrès considérables des connaissances sur la taxonomie, la répartition, l’écologie et la conservation des amphibiens de Guyane française. Les cartes de répartition s’appuient sur plus de 22 000 données vérifiées qui dépassent les frontières de la Guyane et permettent de justifier le statut des espèces. Les lecteurs seront émerveillés par la biodiversité énorme: sur un territoire 6 fois plus petit que l’Hexagone, la Guyane compte 137 espèces d’amphibiens, soit 3,2 fois plus qu’en France métropolitaine. Les auteurs ont eu une attention particulière pour l’histoire évolutive des espèces, leurs relations de parenté et les incertitudes qui demeurent encore parfois à propos de leur taxonomie. Toutes les photos montrent les espèces dans leur milieu de vie.

Walter Belis

Les papillons consommées par la Barbastelle d’Europe, Barbastella barbastellus, nécessitent des plantes hôtes présentes au sein des habitats d’alimentation des chauves-souris. Carr, Andrew & Weatherall, Andrew & Fialas, Penelope & Zeale, Matt & Clare, Elizabeth & Jones, Gareth. (2021). Moths Consumed by the Barbastelle Barbastella barbastellus Require Larval Host Plants that Occur within the Bat’s Foraging Habitats. Acta Chiropterologica. 22. 275-269.

La perte des habitats de chasse et la réduction des insectes proies sont des facteurs clés responsables du déclin des populations de chauves-souris. L’identification des habitats d’alimentation prioritaires pour les chauves-souris ainsi que des exigences écologiques et de l’état de conservation des proies fournit des éléments pour cibler de manière appropriée les stratégies de conservation de l’espèce. Nous avons étudié les habitudes de chasse de la barbastelle, Barbastella barbastellus, à la limite nord de son aire de répartition européenne en associant du radiopistage, pour déterminer l’utilisation du domaine vital et la sélection des habitats, et du barcoding moléculaire, pour identifier les proies consommées. La végétation rivulaire et les forêts de feuillus étaient les types d’habitats les plus fortement sélectionnés par les chauves-souris en activité de chasse. Les haies situées dans les habitats pastoraux constituaient également des éléments paysagers importants pour l’alimentation. Nous avons identifié 120 proies différentes dans le guano, dont la majorité étaient des papillons (97,5 %). La grande majorité (97 %) des proies consommées ont des stades larvaires dépendants de plantes hôtes qui se trouvent généralement dans des habitats de chasse sélectionnés par B. barbastellus. Près de la moitié de toutes les espèces-proies identifiées ont subi des déclins démographiques très importants au cours des dernières décennies. Nous présentons la liste la plus complète à ce jour des proies consommées par B. barbastellus et apportons la preuve que les politiques de conservation devraient cibler la protection et l’amélioration des principaux habitats d’alimentation de B. barbastellus à l’échelle d’un domaine vital de 6,5 km autour des gîtes de mise-bas. Les habitats rivulaires, les forêts de feuillus et les éléments paysagers linéaires tels que les haies devraient être gérés de manière à améliorer leur valeur pour l’alimentation de B. barbastellus ainsi que pour les stades de développement de leurs proies préférées.

Roland Jamault